“Ces outils qui nous simplifient la vie” est une chronique dans laquelle je vous partage certains outils qui me sont bien utiles dans mon quotidien de développeur chez Deepki. Dans cette chronique, je vais volontairement aborder des sujets peu techniques parce que je considère qu’apprendre à bien maîtriser son ordinateur ne doit pas être l’apanage des développeurs et que cela doit être accessible à tous.

Le web occupe une place assez centrale dans nos vies. De ce fait, il y a un logiciel qu’on utilise tous les jours car il nous permet de parcourir le web : notre navigateur. Et pourtant, une majorité d’entre nous utilise Google Chrome sans trop se poser de question. (65% des utilisateurs à l’heure où j’écris cet article.) En tout cas, c’est ce que moi j’ai fait pendant des années.

Puis j’ai découvert qu’il n’y avait pas que Google Chrome, Firefox et Internet Explorer dans la vie et qu’il existait toute une panoplie de navigateurs moins connus. Et après leur avoir donné leur chance, je trouve qu’aujourd’hui il n’y a plus vraiment de raison de continuer à utiliser Google Chrome. En effet, il existe des alternatives que je trouve meilleures en tout point. Dans ce billet, je vais donc faire un tour d’horizon des alternatives à Google Chrome pour essayer de vous convaincre à tester un navigateur qui, peut-être, vous conviendrait mieux.

Choisir un navigateur qui nous correspond

Pourquoi c’est important ?

Parce qu’on passe trop de temps sur notre navigateur pour se contenter d’un choix par défaut. Finalement, si on ne “choisit pas” et qu’on utilise Google Chrome qui s’est imposé comme le choix par défaut, en fait, sans s’en rendre compte, on laisse Google choisir à notre place.

“Gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser.”

- Machiavel

Or, à être omniprésents sur le web, Google exerce un grand contrôle sur nos vies et c’est parfois dur de lutter contre notre propre servitude volontaire. Alors qu’on se le dise, changer de navigateur ne va pas faire tomber Google de son piédestal ! Mais c’est un début. Ça nous redonne un peu de contrôle dans notre approche du web. On arrête de subir et on devient acteurs et ça, ce n’est pas rien !

Qu’est-ce que Google Chrome ?

Avant de parler des alternatives à Google Chrome, parlons un peu de ce qu’est Google Chrome. Pour cela, revenons sur l’histoire des navigateurs qui est longue et semée d’embuches comme vous pouvez le voir dans cette vidéo :

Pourcentage d'utilisation des navigateurs de 1996 à 2019 (source)

Ce qu’il faut retenir de cette vidéo c’est que :

  • La guerre des navigateurs existe depuis la création du web. Ce n’est pas quelque chose de nouveau et il y a toujours eu plusieurs options dans le choix de son navigateur.
  • À deux reprises, un challenger a détrôné le navigateur qui dominait :
    • Internet Explorer a réussi à détrôner Netscape lors d’une guerre industrielle acharnée. Microsoft en est sorti vainqueur notamment parce que leur navigateur était pré-installé sur toutes les versions de Windows et était complètement gratuit alors que Netscape était payant pour un usage professionnel. (Ça et d’autres pratiques agressives et anticoncurrentielles pour lesquelles Microsoft a été condamné en 1998 pour avoir violé la loi antitrust, puis blanchi en appel en 2001.)
    • Google Chrome a à son tour détrôné Internet Explorer. Microsoft ayant pris pour acquis leur place dominante, ils se sont reposés sur leurs lauriers. Lorsque les standards du web ont émergé, ils ont refusé de les suivre en pensant qu’ils pouvaient s’en passer. Et par ailleurs, leur navigateur souffrait de grands problèmes de performances (notamment sa lenteur caractéristique). Google a lancé leur navigateur pendant le déclin d’Internet Explorer et a réussi à tirer son épingle du jeu grâce à leur navigateur particulièrement rapide et avec une interface dépouillée.
  • Depuis, il est communément admis que Google a “gagné” la guerre des navigateurs et s’est imposé comme le navigateur le plus utilisé. Mais comme l’histoire l’a montré : ce n’est pas parce qu’il domine aujourd’hui qu’il faut prendre sa place pour définitivement acquise.

Mais alors que certains voient chez Google Chrome les défauts qu’avait eu Internet Explorer lorsqu’il s’est fait détrôné, je pense que Google a encore un peu de marge avant de perdre sa place. L’une des raisons à cela, c’est que Google a rendu open-source le coeur de Google Chrome dès son lancement en 2008. Ce coeur, il s’appelle Chromium et le fait qu’il soit open-source a permis à de nombreux projets d’utiliser cette base pour faire leurs propres navigateurs. Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : Google Chrome est bien un projet closed-source mais c’est son coeur, Chromium, qui lui, est bien open-source et utilisé par de nombreux autres navigateurs.

Et le truc, c’est que Chromium, c’est de la balle. Ça marche bien, ça fait tout ce qu’on peut demander à un navigateur et Google Chrome n’ajoute finalement que très peu de fonctionnalités par rapport à Chromium. Même les extensions (qui ont été la marque de fabrique de Google Chrome) sont dans Chromium ! En fait, Chromium, c’est tellement bien fait que quasiment tous les nouveaux navigateurs se basent dessus. Même Microsoft qui s’est fait détrôner par Google a décidé de laisser tomber Internet Explorer et de lancer Microsoft Edge, son propre navigateur basé sur Chromium. En même temps quand il existe une base de code aussi qualitative que Chromium disponible sans aucune contrainte, ce serait un gâchis de ressources que d’essayer de refaire la même chose en risquant de surcroît d’arriver à un résultat moins performant. Et grâce à Chromium, Google peut donc empêcher toute concurrence d’émerger de nulle part. Ils contrôlent leur contre-pouvoir en quelque sorte.

Mais cependant, de nombreux navigateurs basés sur Chromium proposent des navigateurs qui utilisent la navigation de Chromium tout en y ajoutant d’autres valeurs ajoutées, ce qui en fait d’excellentes alternatives à Google Chrome.

Quels critères pour choisir ?

Autrefois, l’un des critères principaux qu’on regardait pour choisir un navigateur, c’était sa rapidité. Et même si les comparatifs continuent d’exister pour classer les performances des navigateurs (et où les navigateurs basés sur Chromium occupent généralement les premières places), ce n’est plus là-dessus que les navigateurs se distinguent. Les critères sont plutôt :

  • L’interface utilisateur : la facilité de navigation, la personnalisation, …
  • Le respect de la vie privée : bloquer les pubs, les cookies, les trackers web, …
  • La sécurité : avoir ses données personnelles bien isolées, utiliser les protocoles les plus sûrs, …
  • L’open source : ne pas dépendre d’une entreprise pour ce qui est de son usage du web, …

Ma recommandation : Vivaldi

Si comme moi le critère que vous privilégiez avant tout est l’interface utilisateur, alors il y a de grandes chances que Vivaldi soit le navigateur qu’il vous faut.

Petit apperçu des nombreuses possibilités qu'offre Vivaldi, du plus simple au plus inutilisable

Ce qu’ils promettent

Pour bien comprendre l’état d’esprit de Vivaldi, il suffit d’aller sur leur site et de voir les catégories pour lesquelles ils prétendent proposer une valeur ajoutée:

  • Gestion des onglets
  • Personnalisation
  • Interface Utilisateur
  • Navigation
  • Souris et clavier
  • Vie privée et sécurité
  • Outils intégrés

Mise à part “Vie privée et sécurité”, toutes ces catégories concernent l’interface utilisateur.

Quand on creuse un peu, on apprend que derrière le projet Vivaldi se cache Vivaldi Technologies, une entreprise notamment fondée par Jon Stephenson von Tetzchner, le co-fondateur et ex-CEO d’Opera Software. En fait, quand Opera a décidé de passer sur Chromium, cela s’est fait dans la douleur avec la perte de nombreuses fonctionnalités qui étaient présentes sur les précédentes versions. C’est après cet événement que Jon Stephenson von Tetzchner, en désaccord avec la direction que prenait Opera a décidé de lancer ce qui devint Vivaldi aujourd’hui. (Et Opera Software, peu de temps après ça, a été racheté par un consortium chinois.) Vivaldi est donc en quelque sorte le successeur spirituel de cet ancien Opera mais qui aurait fait le passage à Chromium sans perdre son essence.

Mais en tout cas, pas d’open-source pour ce navigateur : il s’agit de code propriétaire de Vivaldi Technologies.

Comment ça marche

Pas de grande difficulté de ce côté-là. Il suffit d’aller sur le site de Vivaldi, de télécharger le navigateur, puis de le lancer.

Ce qui m’a étonné

La gestion des onglets

Je suis tombé sur Vivaldi un jour où je cherchais à améliorer la gestion des onglets de Google Chrome que je trouvais franchement limitée. Après avoir fait le tour de toutes les extensions possibles, aucune ne m’avait convaincu. C’est là que j’ai découvert Vivaldi et après quelques minutes d’utilisation, j’étais déjà conquis.

L’empilement d’onglets

D’après moi la killer feature (la “fonctionnalité qui tue”) de Vivaldi, c’est le fait de pouvoir empiler les onglets : cette fonctionalité est là depuis les débuts de Vivaldi et a bien mûri depuis son lancement en 2016.

Les trois onglets de gauche font partie du même groupe qui peut se rétracter en un clic en cliquant sur la flèche située à droite du groupe

C’est simple, pour prouver à quel point cette fonctionnalité est bonne il suffit de constater que depuis, Google l’a incorporé dans la version de 2020 de Google Chrome. Sauf que là-dessus, Vivaldi a beaucoup d’avance par rapport à Google.

Des groupes d’onglets lisibles

Dans Google Chrome, les groupes d’onglets sont forcément regroupés sur le même niveau. Et en cliquant sur les gros points colorés, on ouvre ou on ferme le groupe :

L'empilement d'onglets dans Google Chrome : on sent l'inspiration de Vivaldi

Dans Vivaldi, on peut reproduire ce fonctionnement en sélectionnant “Accordéon” dans les paramètres de l’empilement d’onglets (cf image de la section précédente). Mais on peut aussi choisir de les faire apparaître sur deux lignes. Voilà ce que ça donne :

Dans Vivaldi, on peut aussi empiler ses onglets sur deux lignes

Et je suis particulièrement fan de cette organisation. Ça ne plaira pas à tout le monde, c’est certain. Mais voilà un bon exemple d’interface où Vivaldi n’hésite pas à proposer une option radicalement différente. Si ça vous plaît, vous pouvez l’activer en un clic. Et si ce n’est pas pour vous, vous pouvez passer votre chemin.

Page tiling (pavage de pages)

Une fois les onglets regroupés dans un groupe, on peut visualiser nos pages habituellement. Mais si ça nous chante, on peut changer la vue du groupe pour visualiser plusieurs pages simultanément :

Pavage vertical
Pavage horizontal
Pavage en grille

Et tout ça se passe dans le navigateur. Bref, c’est un peu situationnel (on ne va pas nécessairement s’en servir à chaque instant) mais ce sont autant de nouvelles possibilités qui peuvent rendre notre navigation meilleure. Et encore une fois, la philosophie de Vivaldi, c’est de toujours proposer des options en plus mais jamais en moins. Donc si une fonctionnalité ne nous intéresse pas, on peut tout simplement la désactiver.

La personnalisation à outrance

Ce qui fait l’identité de Vivaldi, c’est qu’on peut quasiment tout personnaliser dans ce navigateur. Par exemple, pour les onglets dont on vient de parler, voilà un extrait des options qui existent dans Vivaldi :

Extrait de la config des onglets

Cela passe par des choses essentielles comme la position des nouveaux onglets qu’on ouvre (qui est forcément en dernière position dans Google Chrome : ici, on peut changer ce comportement si on le souhaite) jusqu’à des choses purement esthétiques comme la rondeur de leurs angles. Mais on peut aussi décider de mettre la barre d’onglets en bas ou sur le côté plutôt qu’à sa place habituelle en haut ou encore la faire disparaître complètement.

Et encore, là je n’ai parlé que d’onglets mais on retrouve ce degré de personnalisation dans toutes les catégories. Les thèmes notamment sont complètement personnalisables, on peut éditer ses raccourcis clavier comme bon nous semble, on peut associer à des mouvements de souris des actions comme ouvrir un nouvel onglet, etc. En fait, là où souvent dans Google Chrome le navigateur marche d’une et une seule façon, Vivaldi nous propose souvent des choix auxquels on ne s’attend parfois pas. Mais attention : une fois que l’on a adopté ces nouveaux fonctionnements, c’est assez dur de revenir en arrière !

Bref, Vivaldi est vraiment complet à cet égard et dépasse de loin tous les autres navigateurs actuellement.

Le side panel (panneau ouvrant)

Dans Google Chrome, lorsqu’on veut voir ses téléchargements, cela se passe dans un nouvel onglet ce qui n’est pas toujours très pratique. Vivaldi a fait le choix d’inclure un side panel qui s’affiche en parallèle de la page que l’on regarde et qui se révèle extrêmement utile. En effet, dans ce side panel, on retrouve des éléments essentiels à un navigateur comme les téléchargements, l’historique et les favoris et il contient également un espace pour prendre des notes.

Le side panel peut être placé au-dessus du contenu (comme ici) ou sur le côté (comme ci-dessous)

Et en plus de ça, le side panel est lui-même personnalisable en ajoutant un site comme une catégorie. Par exemple, j’ai mis wikipedia accessible directement dans le side panel si jamais je veux consulter une notion que je ne connais pas dans un article que je lis. J’ai également mis vivaldi://extensions/ qui me permet de gérer mes extensions depuis le side panel. Il n’y est pas par défaut mais je l’ai déjà utilisé un paquet de fois et je vous le recommande.

Le side panel peut afficher le site web de votre choix

Speed dial (accès rapide)

En ouvrant un nouvel onglet, on arrive par défaut sur la page de Speed dial. Cette page propose un accès rapide à ses favoris. Il s’agit d’une page assez simple mais qui marche plutôt bien notamment parce qu’on peut personnaliser chaque favori avec la vignette de son choix, les regrouper par dossiers, les ordonner comme on veut, etc.

Le Speed Dial de Vivaldi permet un accès rapide à ses favoris

En soi, le Speed dial n’a rien de bien révolutionnaire mais si on compare à Google Chrome et sa page très … vide, on se rend compte que Vivaldi fait nettement mieux. Je trouve en tout cas que le fait que le Speed dial soit interfacé directement aux favoris est vraiment réussi.

Mais encore une fois, si cette page ne nous plaît pas, on peut la désactiver dans les paramètres.

Tout Chrome mais en mieux

Il n’existe pas un aspect de la navigation que Vivaldi n’a pas cherché à améliorer. Tout a été pensé intelligemment et les premières semaines on est constamment surpris par les petites améliorations de la qualité de vie qui sont disséminées à tous les niveaux du navigateur. Même l’historique est beaucoup plus léché : graphiques, vue en calendrier, etc autant d’aspects qui n’existent pas dans Google Chrome.

Alors on va s’arrêter là, je ne vais pas non plus passer en revue toutes les fonctionnalités disponibles. Déjà parce que ça prendrait trop de temps mais surtout parce que ça se comprend mieux quand on l’explore soi-même. Ce qu’il faut retenir, c’est surtout la philosophie de design derrière Vivaldi. Ils ne proposent que des ajouts par rapport à ce qui existe dans Chromium et on peut tout le temps désactiver la moindre fonctionnalité qui ne nous plaît pas. Et tous ces ajouts mis bout à bout permet une navigation plus agréable, plus intuitive et qui nous correspond.

Les alternatives à Vivaldi

Brave : pour ceux qui favorisent leur vie privée

Si Vivaldi n’existait pas, ce serait sans doute ce navigateur que j’utiliserais. Brave, c’est Chrome mais avec une navigation plus respectueuse de votre vie privée. Notamment, Brave a un bloqueur de pubs intégré et empêche les trackers de vous espionner. Ces protections (qu’ils appellent les Brave shields) peuvent se désactiver en deux clics si jamais cela vous empêche de naviguer normalement. Qui plus est, en plus du mode navigation privé que l’on retrouve dans tous les navigateurs, Brave propose également un mode navigation privée qui utilise le réseau sécurisé Tor. Bref, Brave est sans doute le navigateur grand public basé sur Chromium qui offre le plus d’outils pour le respect de votre vie privée.

Et pour les férus de cryptomonnaie, Brave propose également tout un système de récompense en échange de l’ajout de quelques pubs bien moins intrusives que celles enlevées par leur bloqueur de pubs. Si vous choisissez cette option, Brave vous versera alors des Basic Attention Token (BAT). Vous avez bien lu : vous pouvez gagner de l’argent (sous forme de cryptomonnaie) simplement en navigant. Alors ce n’est pas magique non plus : en fait, le modèle économique de Brave est basé là-dessus. En remplaçant les pubs ciblées par les leurs, Brave touche donc un revenu. Et c’est donc une partie de ce revenu qu’ils vous reversent (70% d’après ce que l’on trouve sur leur site ). Cela constitue donc une alternative au modèle de la publicité en ligne actuel qui se veut moins intrusif pour les utilisateurs tout en récompensant les créateurs de contenus. Mais si vous ne croyez pas en ce nouveau modèle ou que vous estimez que les cryptomonnaies ont un coût environnemental trop important, vous pouvez également utiliser Brave sans pub et sans récompense (du moins pour l’instant).

Ungoogled Chromium : pour ceux qui veulent se débarasser de l’emprise de Google

Si ce que vous cherchez avant tout c’est de retrouver l’expérience de Google Chrome mais sans se faire tracker par Google, Ungoogled Chromium est le navigateur qu’il vous faut. Lorsqu’on utilise Chromium (le fameux noyau open-source dont on parlait précédemment), alors que ce navigateur n’est pas censé communiquer avec Google, certains utilisateurs se sont rendus compte en observant les échanges réseaux de leurs machines que certains appels vers les serveurs de Google existaient bel et bien. La logique de Ungoogled Chromium, c’est donc de couper au maximum tous les liens qui existent avec Google (et donc de proposer ce que Chromium est censé être à la base).

Le projet, bien que louable, vient cependant avec son lot de désagréments. Par exemple, le Chrome Web Store étant un service de Google, il n’est pas possible d’installer des extensions par ce biais. Ungoogled Chromium s’adresse donc plutôt à des utilisateurs aguerris plutôt qu’au grand public. Cela se ressent également dans sa distribution puisque Ungoogled Chromium ne s’installe pas aussi facilement que les autres navigateurs décrits ici. En effet, pour avoir les dernières versions, il va falloir récupérer le code sur sa machine et lancer un build. Ungoogled Chromium n’est donc pas pour tout le monde mais c’est une alternative qui plaira aux puristes.

Firefox et ses dérivés : pour ceux qui aiment l’open-source

Alors si vous ne voulez vraiment pas de l’emprise de Google sur votre navigateur et que Ungoogled Chromium vous semble trop périlleux, une autre option reste d’utiliser un navigateur qui n’est pas basé sur Chromium. Et en la matière, Firefox reste l’une des meilleures options disponibles.

Cela dit, utiliser un navigateur qui n’est pas basé sur Chromium, cela implique de dire adieu à des fonctionnalités clefs comme certaines extensions propres à Chromium ou encore l’empilement d’onglets. À titre personnel, je trouve que ce que propose Firefox en terme d’interface est un peu à la traîne quand on compare aux autres navigateurs de cette liste. Mais si vous êtes un utilisateur moins pointilleux que moi, il se peut que vous ne voyiez même pas la différence en utilisant Firefox.

Par contre, ce qui compte vraiment, c’est que Firefox est un projet très vertueux. C’est un navigateur géré par une fondation (et non une entreprise) et le projet est open-source. On sent vraiment que leurs valeurs transparaissent à travers leurs outils et c’est sans doute ce qui explique qu’autant de monde utilise ce navigateur et pourquoi leur communauté est aussi active. Si c’est à ces problématiques que vous êtes sensibles et que vous êtes ok pour sacrifier les fonctionnalités propre à Chromium, Firefox peut donc être la meilleure alternative à Google Chrome pour vous. Et rien que pour ça, je ne pouvais pas ne pas le mentionner ici.

Qui plus est, à l’instar de Chromium, Firefox sert également de base à plusieurs navigateurs comme Waterfox, Pale Moon, IceCat ou encore le très intéressant Tor browser. Ce dernier est développé par The Tor Project, la fondation à but non lucratif derrière Tor, et qui est sans doute le navigateur qui offre le meilleur anonymat en ligne. En effet, même si utiliser le réseau Tor offre une sécurité supplémentaire, cela ne garantit pas nécéssairement une anonymisation totale de bout en bout. Un navigateur peut en effet toujours transmettre des informations permettant d’identifier l’utilisateur. Et le Tor browser a justement été conçu pour empêcher cela et offrir le meilleur anonymat possible. Si vous souhaitez donc être le plus discret possible sur le web, je vous le recommande !

Blisk : pour ceux qui gèrent des sites responsive

Pour finir, voilà Blisk qui est moins une alternative à Google Chrome mais plutôt un gadget sympa si jamais votre travail vous amène à devoir manipuler un site web sous toutes ses formes. Blisk est le seul navigateur à ma connaissance qui permet de naviguer sur le même site web à la fois en version desktop et en version mobile. Le scroll est synchronisé entre les deux vues et le navigateur vient nativement avec plusieurs outils assez pratiques comme une capture vidéo intégrée, un rafraîchissement automatique, etc

L'écran divisé de Blisk permet de voir simultanément un site sur plusieurs supports

Conclusion

Après toutes ces explications, j’espère qu’au moins un des navigateurs que je vous ai présenté vous aura intrigué. Mais le mieux, ça reste encore de le tester par soi-même. Alors sautez le pas et testez l’un d’entre eux, même si c’est juste pour voir, je pense que vous ne le regretterez pas !

Et si, après tout ça, vous décidez de quand même retourner sur Google Chrome, c’est très bien aussi. Au moins, vous aurez vos raisons et vous saurez pourquoi vous le faites. Dans l’absolu, mon but n’est pas de vous convaincre d’utiliser tel ou tel navigateur mais plutôt de vous inviter à remettre en question votre navigateur afin de vous aider à trouver celui qui vous conviendra le mieux.